L’association DEW vous souhaite une très bonne année 2023. Qu’elle vous apporte bonheur et réussite, tant dans la sphère privée que professionnelle.
Nous continuerons nos actions afin de défendre le droit au bien-être au travail pour tous et toutes. et nous comptons sur vous pour soutenir cette démarche tout au long de cette année.
Le bien-être au travail: les médecines préventives en première ligne.
Salarié, indépendant ou employeur, nous avons tous ou nous serons tous amenés à consulter la médecine du travail au cours de notre carrière professionnelle.
Son rôle n’est pas seulement de constater notre état de santé à la suite d’un accident ou d’un problème, mais aussi d’informer et de prévenir les risques pouvant conduire à des situations dangereuses, tant physiques que psychologiques dans le monde professionnel. Mais pour cela, il n’y a encore beaucoup à faire.
Évolutions des attentes = évolution de la culture d’entreprise ?
Au 21e siècle, on pourrait espérer avoir complètement dépasser cette perception du travail comme un simple “job alimentaire” qui a pour seul but de payer nos factures, garantir un toit sur notre tête et acheter de quoi s’alimenter. Pour beaucoup de personnes, et notamment ceux et celles qui arrivent sur le marché du travail, un emploi doit aussi permettre de s’épanouir, tant personnellement que professionnellement. Malheureusement, une grande partie des travailleurs continue d’être obligée d’accepter des postes précaires et des salaires faibles car leur situation personnelle les empêche temporairement ou durablement d’accéder à mieux.
Face à cela, la revendication pour de meilleures conditions de travail est légitime, mais elle se confronte encore à des exigences de rentabilité et de performance immédiates de la part des entreprises, qui essayent de rester compétitives sur le marché mondial.
Pourtant, employés et employeurs ont tout à gagner dans ces revendications: des salariés qui se sentent bien au travail, ce sont des salariés plus productifs, plus investis, moins d’absentéisme et d’arrêt de travail, moins d’accidents aussi, donc moins de perte pour l’entreprise et des possibilités de rentabilité économique, voir de croissance.
Rôle de la médecine du travail
Chaque année, plus de 26000 entreprises reçoivent la visite des autorités de prévention de la santé. Les médecins inspecteurs du travail viennent évaluer les risques et dispenser conseils et bonnes pratiques pour éviter les drames. Ayant reçu une formation de base en santé et sécurité du travail, ces professionnels de santé sont censés alerter les autorités compétentes quand ils constatent des situations de danger physiques et/ou psychologiques pour les travailleurs.
En effet, la médecine du travail est la première à constater les conséquences d’une mauvaise organisation au travail ou des risques non pris en compte par les entreprises.
Parmi les maladies professionnelles les plus fréquentes, on retrouve les problèmes liés à l’audition, au système pulmonaire et à la peau, ainsi que les cancers qui représentent au moins 2000 cas chaque année.
Mais si ces problèmes de santé sont évidents car visibles, il est plus difficile de diagnostiquer et traiter ceux qui résultent des risques psychosociaux, pourtant présents dans tous les corps de métier : burn-out, dépression, suicide… Les conséquences d’une mauvaise organisation, d’une ambiance de travail négative ou de l’action de quelques individus abusant de leur position, peuvent être très lourdes pour l’employé et l’employeur.
Face à cela, les médecins inspecteurs doivent savoir écouter, prendre le temps avec leurs patients et pouvoir orienter les travailleurs vers le soutien psychologique nécessaire, voir vers des instances judiciaires dans le cas ou ils constatent une situation de harcèlement et d’abus physique, psychologique voir sexuel. Une démarche qu’encore trop de médecins du travail ne réalisent pas, le plus souvent par manque d’information pour orienter leur patients.
De plus, il existe encore trop de professionnels de santé qui nient la réalité du burn-out et de ses conséquences, voir qui l’attribue à la “faiblesse de caractère” des victimes. Cette réalité doit être vraiment comprise et prise en compte dans les diagnostics des médecins inspecteurs et c’est pourquoi le travail de prévention et d’information doit donc être fait au niveau des entreprises, employés et employeurs, mais aussi des institutions dédiées au bien-être au travail, à tout niveau.
Vers une meilleure prévention
Globalement, toutes les entreprises ont besoin de se doter d’une stratégie de santé, d’un véritable plan d’action et d’un suivi pour garantir la prévention des risques au travail. Dans cette optique, l’Organisation Internationale du Travail a rédigé un guide à l’intention des personnels responsables de la gestion des dangers, des risques et de la sécurité et de la santé des travailleurs.
Conçu pour être adaptable aux circonstances nationales et pour refléter la législation, les politiques et les situations locales, il donne des mesures concrètes à appliquer au sein des entreprises, tout en permettant de prendre le temps de changer des organisations de travail sources de stress et/ou des postes de travail inadaptés.
A titre privé, certaines entreprises agissent réellement, en faisant appel à des médecins du travail, des hygiénistes ou encore à des ergonomes, garantissant ainsi un espace de travail adapté pour chaque poste, libre de polluants et limitant les risques de maladies professionnelles.
Ce qui devrait être une norme est encore à l’état embryon, même si l’idée fait peu à peu son chemin. La preuve en est par la multiplication des initiatives locales, comme celle du projet pilote actuel du canton de Genève, qui a pour but de faciliter l’accès des employeurs, des employés, mais aussi des travailleurs indépendants, à des prestations en santé au travail.
Nos sources
Santé au travail: sensibiliser et prévenir proposé par le Site de santé Planetsante.ch
Violence et harcèlement au travail – Un guide pour les employeurs proposé par l’Organisation Internationale du Travail
Un nouveau dispositif de prestations spécialisées en santé au travail proposé par ge.ch
Actualités du canton de suisse, relevées par notre association
Démission silencieuse ?
On en parle de plus en plus, mais qu’est-ce que le « quiet quitting » ou la démission silencieuse.Véritable sonnette d’alarme, cette attitude vous indique que vous ne vous épanouissez plus à votre poste et qu’il est temps de réagir.
Découvrez-en plus à travers ce podcast proposé par RTS
DIP : nouvelles actions pour limiter les risques de cas de maltraitance
Suite à un audit réalisé au foyer pour jeunes autistes de Mancy, la Cour des Comptes a mis en évidence la difficulté pour les employés d’alerter en cas de faits graves puisque ni l’anonymat du lanceur, ni la neutralité des personnes en charge de traiter l’information ne sont garantis. Par peur de représailles, nombre de situations n’ont pas été signalées par les agents, aboutissant à des situations graves.
Néanmoins, un travail de réflexion est mené pour offrir un outil favorisant une meilleure circulation des informations entre les différents services et donc une action plus directe face aux risques.